Le National Health Service, le service de santé public du Royaume-Uni vise la neutralité carbone d’ici 2050. Un engagement inédit. Pourtant, le secteur de la santé pèse aujourd’hui près de 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est deux fois plus que l’aviation.

Le National Health Service (NHS), le système de santé public britannique, s’engage à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. C’est loin d’être anodin quand on sait qu’il s’agit du plus important employeur en Angleterre avec 1,3 million de salariés et qu’il est responsable de 5,4 % des émissions du pays. Pour son directeur général, Sir Simon Stevens, il s’agit donc de jouer un rôle significatif dans la lutte contre le changement climatique mais aussi dans le domaine de la santé alors qu’on dénombre près de 700 morts chaque semaine liées à la pollution dans le pays.
"Le NHS fait à la fois partie du problème et de la solution, explique-t-il. Si les services de santé à travers le monde étaient un pays, ils seraient le cinquième plus gros émetteur de la planète. C’est pourquoi nous mobilisons aujourd’hui nos employés et que nous travaillerons avec les meilleurs experts mondiaux pour établir une feuille de route visant le zéro émissions nettes." 
L’équivalent de 514 centrales à charbon
Réduction de l’empreinte carbone des hôpitaux, de la consommation d’énergie et de la production de déchets, utilisation de gaz anesthésiques et d’inhalateurs moins polluants, promotion de modes de déplacements plus actifs pour le personnel et optimisation des allées et venues des patients et des visiteurs forment les principales mesures. Un comité d’experts devra rendre son rapport détaillé d’ici la COP26 sur le climat justement organisée par le Royaume-Uni en novembre prochain.
Selon l’ONG Health Care Without Harm, le secteur de la santé au niveau mondial est responsable de 4,4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), soit l’équivalent des émissions annuelles produites par 514 centrales thermiques alimentées au charbon. Le secteur européen est le troisième émetteur, derrière les États-Unis et la Chine. 71 % des émissions proviennent de la chaîne d’approvisionnement (produits pharmaceutiques et autres produits chimiques, produits alimentaires et agricoles, appareils médicaux, équipements hospitaliers et instruments).
En France, l’Assistance Public-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a lancé un appel à projets en 2019 pour accélérer sa transition écologique. Parmi les lauréats, il y a les projets "Vers un bloc opératoire éco-responsable" et "Sub-Or" qui visent à éliminer les gaz anesthésiants les plus polluants, à recycler les métaux et à réduire la consommation d’énergie. Le jury a aussi retenu la mise en place de courses en vélo pour transporter par exemple les prélèvements biologiques d’un site à l’autre.
Concepcion Alvarez, @conce1 

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