Source : DeveloppementDurable
Auteur : Yann Cohignac
Jusqu’à présent, ce que l’on appelait le vin bio était un vin qui se limitait à utiliser du raisin issu de l’agriculture biologique. Mais les choses vont changer : l’ensemble des vignerons européens se sont accordés pour définir un processus de vinification bio. Un label vin bio va ainsi enfin voir le jour dans tous les Etats membres de l’Union…
Aujourd’hui, le rouge, le blanc, le rosé et le champagne estampillés AB correspondent à des vins produits avec du raisin biologique (absence de pesticides, d’OGM,…). Aussi, la vinification n’est pas concernée. Or lors de cette étape, des produits chimiques tels que des conservateurs peuvent être ajoutés (exceptés pour les produits labellisés Biodyvin, Nature et Progrès, Demeter et Biocohérence).
Mais demain, vous pourrez acheter du vin « 100 % bio » : le comité permanent de l’agriculture biologique a en effet adopté le 8 février un projet de label vin bio européen qui s’appliquera également au processus de vinification.
Concrètement, ce sont les teneurs en sulfites (ou dioxyde de soufre - SO2 - un additif permettant de bloquer le développement des bactéries et de protéger la boisson contre l’oxydation) qui seront limitées : pour les vins rouges, elle ne devra pas dépasser 100 mg/L, et pour les vins blancs et rosés, ce sera 150 mg/L.
Autres obligations : l’utilisation d’acide sorbique, ainsi que les recours à la désalcoolisation partielle, à la cryoconcentration, à l’élimination de sulfites par voie physique et à la stabilisation par électrodialyse seront interdits.
Cette nouvelle charte sera applicable pour les vendanges de l’année 2012, avec une rétroactivité possible sur le millésime 2011, à condition bien sûr que le cahier des charges soit respecté.
Une réglementation vouée à évoluer
Certaines techniques, comme l’osmose inverse, le traitement par la chaleur ou l’ajout de levures exogènes restent autorisées. Et les seuils de sulfites permis restent élevés. Cela est notamment dû à la difficulté d’harmoniser les pratiques au niveau communautaire (l’idée d’un label aux exigences différentes selon les régions ou pays européens a été abandonnée).
Des discussions sont toutefois prévues en 2015 pour améliorer le cahier des charges et le faire évoluer vers encore plus de bio.