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Îles-de-la-Madeleine: des roches faites de résidus de homards pour contrer l'érosion côtière

Cette initiative va permettre aux Îles-de-la-Madeleine d’importer moins de roches du continent

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Un camion dépose de la roche actuellement utilisée pour freiner l’érosion sur la plage aux Îles-de-la-Madeleine. Photos courtoisie, Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes


Un centre de recherche fabriquera des roches artificielles à partir de restes de homards, de crabes ou de palourdes des Îles-de-la-Madeleine pour en faire des matériaux de protection contre l’érosion côtière.

La construction d’une usine pour les fabriquer permettra de valoriser les résidus de crustacés qui finissaient en compostage ainsi que du sable de dragage, sachant qu’on ne peut pas enfouir de déchets sur les Îles-de-la-Madeleine.

Aussi, ce nouveau matériau permettra d’éviter de faire venir de la roche du continent, puisque la roche des îles n’est pas assez résistante pour lutter contre l’érosion côtière, un enjeu majeur aux îles.

«L’idée n’est pas de construire un viaduc. On veut se situer entre la roche super résistante et la roche qui va se désagréger pour que notre roche aide aussi à la lutte à l’érosion côtière. On va être capable de tester notre roche dans différentes structures, par exemple un peu de roches du ministère des Transports, un peu de notre roche», dit Marc-Olivier Massé, directeur du Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes.

Des chercheurs ont déjà testé un mélange de sable de dragage et de ciment qui s’est avéré intéressant.

«Les roches ont été testées dans les bassins d’eau salée au Biodôme de Montréal. Là, on enlève les portions de ciment et on les remplace par des résidus marins», ajoute M. Massé.

Pas juste aux îles

La roche artificielle est composée, entre autres, de sable et de résidus de crabes et homards séchés, uniquement la coquille, le but étant de rendre le matériau le plus naturel possible lorsqu’il va se dégrader tranquillement avec les vagues. L’idée n’est pas d’atteindre une dureté semblable au ciment, mais plutôt la dureté des roches actuellement utilisées pour freiner l’érosion sur la plage.

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La roche artificielle est composée de matériaux les plus naturels possible. Elle va se dégrader tranquillement avec les vagues. Photo courtoisie

Les roches artificielles ne serviraient pas juste aux Îles-de-la-Madeleine, mais partout où il y a de l’érosion, dans l’Est-du-Québec sur le bord du fleuve, mais aussi sur le bord des rivières.

«Juste la demande pour les îles est énorme, mais on est prêts à tester dans d’autres conditions, on a même des partenaires européens», précise M. Massé.

1400 tonnes de résidus marins par an

Chaque année, 1400 tonnes de résidus marins bruts pourront être utilisées. Séché rapidement, le matériau ne dégagera pas d’odeurs et pourra être de n’importe quelle grosseur ou couleur.

Des essais seront faits pendant trois ans, pour évaluer la durabilité et la capacité de la roche.

Aux Îles-de-la-Madeleine, les plages sont rechargées en sable de dragage, mais avec la force des tempêtes, le sable retourne à la mer.

En consolidant le mélange avec les roches artificielles, cela permettra de solidifier le mélange, espère-t-on.

«On est à l’étape de la recherche et développement. Essentiellement, beaucoup d’éléments nous amènent à allumer les lumières vertes, ça vaut la peine d’aller voir plus loin», précise le directeur du centre de recherche.

Investissement total de 2,5 M$

DEC Canada a remis 1 M$ pour construire une usine-pilote aux Îles-de-la-Madeleine près du centre de gestion des déchets et pour mener à bien le projet «Béton vert», qui s’échelonnera sur trois ans, pour un investissement total de 2,5 M$.

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