Source : Sud Ouest
Auteur : Emmanuelle Fère
Les menus des écoliers et des bénéficiaires du portage de repas à domicile sont en partie bio. Comment concilier économie, qualité et proximité ?
Depuis septembre 2011, 100 % des produits frais servis dans les cantines de la Ville sont biologiques. Et depuis février 2012, les bénéficiaires du portage de repas à domicile (personnes âgées, dépendantes, etc.) consomment 20 % de produits bio. L'approvisionnement et la préparation sont notamment assurés par deux prestataires locaux.
1 Des menus conçus et cuisinés à Tarnos
Chaque jour, Eole, une Société coopérative d'intérêt collectif (Scic) tarnosienne livre 155 repas à domicile à Anglet. La structure fondée il y a six ans a bâti sa notoriété sur l'emploi de produits locaux, de qualité ou encore bio. « Pour le bio, nous travaillons avec une ferme de Saint-Jean-Pied-de-Port qui nous fournit 3 000 pots de yaourts par semaine, et avec la ferme Goizetik à Souraïde », mentionne Thibault Gomez, responsable qualité chez Eole.
Hier, dans le menu proposé, la semoule au lait était bio, et le pain aussi. « Notre fournisseur est un boulanger de Tarnos, qui est situé à moins d'un kilomètre. L'empreinte carbone est très réduite », se félicite le responsable. Tous les produits ne sont pas bio, car cela « revient deux fois plus cher, autant que le Label rouge ». Mais Eole achète ses légumes dans les Landes, ce qui lui permet d'éviter « le boîtage et les produits sous vide ».
Eole est-elle rentable ? Telle n'est pas la question selonThibault Gomez. « Les comptes sont à l'équilibre, mais nous ne cherchons pas à réaliser de bénéfices. Tout ce que nous appelons les excédents sont réinvestis dans l'alimentaire ou dans le social. » Car sur 48 personnes, la Sci compte 14 postes en insertion professionnelle. Elle prépare en outre 4 500 repas tous les jours pour les collectivités locales (écoles de Bayonne, Ondres, etc.).
2 Du bio béarnais issu de la filière Galatée
Les légumes et fruits, crus et cuits que consomment les écoliers angloys sont tous bio. Ils proviennnent en partie de la filière Galatée, mise en place par la commune de Pomps, 250 habitants, dans le canton d'Arzacq-Arraziguet (Béarn). « Nous avons mis la filière bio en place il y a deux ans, avec neuf producteurs. Ils sont désormais plus de 30 », narre Claude Fourquet, maire, éleveur et cultivateur. Rallier des agriculteurs était la condition nécessaire pour atteindre un volume suffisant afin de répondre aux marchés de la restauration collective. Galatée fournit la SRA Ansamble, attributaire du marché pour les cantines de la Ville. « Nous convenons d'un prix avec les producteurs en début de saison, mais le problème vis-à-vis des collectivités est le prix du repas. Il faut la volonté de la collectivité pour assurer le surcoût », concède le maire.
Maritxu Maury, adjointe à l'action éducative d'Anglet, précise : « Le surcoût est de 20 centimes par repas, dont une part est assurée par la Ville. Le coût d'un repas est 5,60 euros, pour lequel les parents paient entre 51 centimes et 4,20 euros selon les revenus.