Source : NewsPress
Auteur : Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA)
« Soyons tous consom'acteurs » : tel est le mot d'ordre de la Semaine du développement durable 2012. En clair, il est proposé à tous et à chacun de faire des achats responsables afin de soutenir le développement durable. Pour nous y aider, des écolabels fleurissent sur les emballages. Mais comment prendre une décision responsable pour le plus important des investissements : maison ou appartement ? En ville ou à la campagne ?
« Il semble que nous ayons souvent l'impression que, pour être heureux, nous avons besoin d'une maison avec un jardin, plutôt à l'extérieur des villes où le terrain est moins cher. Et la voiture nous en donne la possibilité », explique Emmanuel Prados, chercheur à Inria (Grenoble). Mais ce choix a un impact environnemental : il provoque comme on le constate aujourd'hui un trop grand étalement urbain, ce qui implique notamment des coûts d'infrastructure et de transports élevés, une augmentation des émissions de CO2 dues au transport, ou la fragmentation éco-paysagère, l'une des principales causes de la régression de la biodiversité...
« Il n'y a pas aujourd'hui de consensus sur le modèle de ville le plus soutenable, c'est-à-dire de formule miracle pour déterminer le bon étalement urbain », souligne Emmanuel Prados. Or, les enjeux sont importants puisque plus de la moitié de l'humanité vit désormais en ville.
Les villes denses consomment moins d'énergie par habitant mais elles contrarient la bonne exploitation des énergies solaires, éoliennes et géothermiques. Et elles semblent augmenter les besoins en climatisation, les végétaux capables d'absorber la chaleur y étant plus rares. Quant au bien-être des habitants, il n'y a pas de règle claire et il semble possible dans des villes denses...
Pour dessiner les zones urbaines de demain, il faut donc faire un arbitrage entre des considérations économiques, écologiques et d'autres plus subjectives. Or comme le souligne Emmanuel Prados : « Il n'y a aucune loi établie qui permettrait de postuler que des objectifs purement environnementaux soient compatibles avec des objectifs de progrès social ou de croissance économique ». Tout cela ne va donc pas forcément ensemble et il incombe aux politiques de faire admettre un niveau de compromis acceptable à nous tous qui voulons notre « place au soleil ».